Je me suis exécuté pour n'avoir pas l'air d'un
Je me suis exécuté pour n'avoir pas l'air d'un dégonflé.Qu'aurait pensé Salem de ma lâcheté?Je me
suis dirigé vers le grand marché où on m'avait dit qu'il y aurait foule.En faisant "dring,dring" comme
pour écarter les passants,tout s'est passé exactement comme on me l'avait dit.Ce fut le grand
"plouf";sans même que je sente la petite fraîcheur sur la nuque,l'argument de vente du docteur
Guuillotin,un de mes rares souvenirs de la Révolution française.Anéanti par la trouille et pour une
fois le cul bien serré,j'ai fait ce qu'on m'avait demandé.
Hélas,au Paradis d'Allah je n'ai pas trouvé de dégoutantes filles amoureuses nageant vers moi
comme des méduses dans un lac de lait sucré au miel.C'est un grand vide sidéral qui m'a accueilli..
En consultant Google interstellaire j'ai appris que j'avais tué cinquante pères de famille afghans
qui faisaient leurs courses et onze soldats italiens de l'Otan qui se préparaient à rentrer dans
leurs foyers.Mon bonheur d'avoir donné satisfaction à Salem était terni par la honte d'avoir
causé tant de souffrances. en confondant .
Que mon exemple serve à quelque chose!Que je sois le dernier des jeunes de banlieues à
partir pour le Djihad en confondant,comme je l'ai fait,l'amour d'Allah avec la passion pour un
bel émir!C'est pour ça que je vous envoie par Canalblog ces pages qui racontent l'histoire
du jeune Babib;dit Bibi.Il aurait mieux fait de rester le bien-aimé de ses parents plutôt que de
mourir à dix septans en martyr de l'Islam.Pour seule récompense sa photo leur a été envoyée
avec des louanges;ainsi qu'à lamédersa où elle fut affichée,sans mentionner qu'il était mort,non
du sida,mais d'un amour un peu spécial pour un jeune émir,Salem, dont lenom,en gauloid,
peut se traduire par "la paix",ce qui fait ,avouez-le,un peu bizarre vu les circonstances.
.
Mais pourquoi regretter quelque chose?N'était ce pas "mektoub",c'est-à-dire écrit dans les
cieux?C'est Bibi,c'est-à-dire moi-même,qui vous le dis.