vvPuis il cessa de parler pour fixer
vvPuis il cessa de parler pour fixer l'horizon,comme s'il était fatigué ou habité par son démon.Puis
il reprit son prêchi-prêcha dans son arabe trés pur,presque littéraire,trés lointain de mon sabir
franco-arabe,pour me dire avec ferveur:"Sais-tu où va le bon musulman qui meurt au Djihad?Au
Paradis d'Allah où il pourra choisir pour chacune de ses nuits quelques unes des onze mille
vierges qui l'attendent,ardentes et consentantes;où coulent des fleuves de lait et des ruisseauJe
de miel;où Mohamed est monté par une nuit de pleine lune qui éclairait les nues,monté sur son
cheval blanc.Rappelle-toi le onze septembre,ce jour béni pour l'éternité,cet exemple que nous
ont donné des vrais croyants qui se sont sacrifiés pour nous tous.Je ne me sentais pas trop
concerné par ces trés belles paroles.Les femmes n'étant pas mon fort,je m'en méfiais,surtout
des pucelles.De plus j'ai horreur de tous les laitages qui me rappellent les moments pénibles où
ma mère voulait encore me donner le sein alors que j'avais quatre ans.Quant au miel,pour
moi c'est du vomi d'abeille qui me donne la nausée,sauf quand il enrobe les gâteaux de fête,
je ne sais pas pourquoi
Mais tout cela devait changer par un beau soir d'été où,comme chaque jour,je rencontrais Salem
qui était toujours sur ma route comme par un fait exprés.Il m'invita à boire un thé à la menthe et
aux pignons dans ce qu'il appelait sa "petite maison d'Allah".En fait,c'était une trés belle villa.J'ai
demandé à Salem d'où venait l'argent du loyer et pourquoi il n'avait pas choisi,pour la vue,
l'étage élevé d'un bel immeuble.Iln'a pas répondu à ma première question.A la seconde,ce fut
pour me faire savoir qu'en signe d'humilité un bon musulman ne doit pas se loger plus haut que
la plus haute coupole de la
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né par ces trés belles paroles.Les femmes n'étant pas mon fort,je m'en méfiais,surtout des