aménageurs.Avec mes copains j'y avais fondé une
aménageurs.Avec mes copains j'y avais fondé une seconde famille.Aprés avoir tapé les étrangers
on s'y battait parfois,car elle était bien virile.Pourtant personne n'avait l'air de voir que mon sexe
hésitait entre le taffar et le tahan.
En dehors de l'image de mon père accroupi dans sa prière je n'ai eu avant de faire mes douze ans
aucun contact avec la religion de mes ancêtres,car dans le coin aucune mosquée ne pointait son
minaret.Pour l'Aïd je me bornais à me bourrer de cornes de gazelle,de makrouds et de zlabias,et
à déguster en famille le mouton que mon père n'égorgeait plus sur le balcon,bien conscient pour
qu'il soit halal,en souvenir d'Abraham,un nom juif qui n'était celui d'aucun de mes potes.En effet,la
police de proximité était venue pour qu'il arrète cette pratique dégueulasse,aprés une plainte
de la portugaise qui en avait marre de voir du sang couler sur les tomettes de son balcon.
Mais cet âge fut celui de ma circoncision.
Tout s'est passé dans une cave de l'immeuble,celui-là même où avaient lieu les tournantes
J'ai été présenté à un type tout ce qu'il y avait lieu de quelconque,un immam autoproclamé dont
je neconnaissais pas cette spécialité,vu que c'était le successeur de mon père dans sa boutique
d'épicier rachetéepour une bouchée de pain..Il m'expliqua les obligations et les interdits de l'
Islam,ainsi que les symboles.D'abord la prière que le bon musulman doit faire cinq fois par jour
tourné vers la Mecque,un endroit dont j'entendais parler pour la première fois.Puis la propreté
qui impose les ablutions qu'on doit faire,même avec le sable du désert s'il n'y a dans le coin
aucune oasis,pas plus que de puits ou d'eau courante au robinet.Quand on va aux toilettes,me
dit-il,il faut toujours se torcher de la main gauche car la droite doit rester pure pour servir les
invités qu'Allah nous envoie et rouler la boulette de couscous.Il racontait tout ça avec des intona-
tions bizarres qui ressemblaient à celles du muezzin,en brandissant bien haut un livre trés mince
à la couverture gravée d'or ,sans doute un Coran,et un gros bouquin qu'il m'a dit être le recueil
des interprétations des Docteurs de la Loi.Il avait l'air sérieux,comme un Pape,mais tout ça me
faisait rigoler en dedans,au point d'être obligé de réprimer un fou-rire,celui d'un buveur de pastis
bien tassé avecdes rondelles de saucisson,qui ne se gêne pas pour manger,boire et fumer bien
avant que ne tonne le canon de la fin du Ramadan.Enfin,je faisais comme les filles,je ne sortais
jamais du petit coin sans faire un détour par la salle de bains pour me laver les fesses et les
mains.Mais j'ai beaucoup moins ri quand il a sorti des plis de sa gandoura le grand couteau
bien affûté qu'il aiguisa un peu plus sur une marche d'escalier.Cet instrument,m'expliqua-t-il,
allait faire de moi un vrai musulmqan,un fidèle serviteur d'Allah en supprimant la partie femelle de
mon petit zobi.Il tira sur le prépuce qu'il trancha d'un coup vif,aussi rapide que l'éclair.Déculotté,je
me suis penché en avant,cassé en deux par une épouvantable douleur,lorsque je l'ai entendu
dire en bon français,"Merde,j'ai oublié de l'anesthésier!".Puis,contemplant mes fesses à l'air et
mon anus béant,il me demanda si par hasard je ne serais pas tapette,pendant que je me deman
dais quel salaud de ma bande avait bien pu le révéler.Je n'ai pas répondu et,comme si ça n'avait
rien d'extraordinaire,ilparla d'autre chose,surtout de ma profession de foi,de ma chéhada qui me
ferait témoigner de l'existence de Dieu.Elle consistait à répéter trois fois"Allah Akbar,Allah Il Allalh
Allah Ou Akbar,Ou Mohamed Rassoul Allah",à genou,comme mon père,avec les mains ouvertes
vers les cieux en signe de soumission,ce qui est le sens même du mot Islam,dans la posture
de l'oeuf des champions de ski que j'avais vus à la télé pour les jeux olympiques d'hiver.Ces^
simples mots me feraient entrer pour toujours dans la Communauté des fidèles,l'Oumma,une
immense nébuleuse toujours en expansion comme l'Univers qui recouvrirait un jour toute la
terre grâce au Djihad.Elle n'